Prisons civiles d’Algérie (milieu XIXème)

 

Symbolisé dès la fin du XIXème siècle par l’image de « Biribi[1] », le système pénitentiaire de l’Algérie coloniale est pourtant plus complexe que l’image donnée par la chanson d’Aristide Bruant[2]. Le système carcéral y est calqué sur le modèle métropolitain, mais il doit intégrer des données caractéristiques à l’Algérie, principale colonie de peuplement française du XIXème, c’est-à-dire de devoir enfermer des « indigènes » mais également des « colons » et des « métropolitains » ; de tenter de faire perdurer un système sur le temps long de la présence française ; ou encore de gérer l’afflux de prisonniers lié aux deux conflits de la période, celui de la conquête et de celui de la guerre d’indépendance, sans compter les multiples rébellions et contestations de l’ordre colonial[3].

Au moment de la conquête, l’Algérie ne connait que trois prisons, qui sont d’avantage des lieux de sûreté que de peines. La conquête amènera la multiplication des prisons et un durcissement des punitions. Dès le début, elle concerne les militaires rétifs à la discipline[4] tout autant que les « indigènes révoltés[5] » ou encore les migrants européens indésirables[6]. L’Algérie se dote très tôt d’un réseau d’établissements qui jalonnent le pays, en suivant l’avancée de l’armée. Le passage d’une administration militaire à une administration civile facilite l’entrée de l’Algérie dans le monde de la prison pénale[7]. Dès 1856, des nouvelles prisons civiles sont aménagées dans les chefs-lieux de juridiction et dans les nouvelles communes ; en même temps que sont créés des établissements pénitenciers « indigènes » dans les trois régions algériennes.

Bien loin des efforts d’humanisation qui ont lieu dans la même période en France dans les prisons sous l’influence des philanthropes[8], la détention en Algérie s’effectue le plus souvent sous la forme de travaux forcés[9]. Ici les prisonniers sont utilisés pour des grands travaux au service de la colonisation. Il est donc nécessaire de savoir quelles sont les forces disponibles et dans quel état elles se trouvent. Ainsi, le ministre de la Guerre décide de la création d’un service d’inspection des prisons civiles de l’Algérie en mars 1853.

C’est dans ce contexte d’extension du domaine carcéral et d’inspection des prisons, que le document d’archive qui suit, se situe[10]. Il s’agit d’une « note confidentielle » rédigée par un inspecteur des prisons civiles en Algérie, qui ne devait donc pas être intégrée au rapport général. Cette note est conservée aux archives du Service de Santé des Armées du Val-de-Grace, dans un dossier concernant les inspections médicales des malades des hôpitaux de la Salpêtrière, d’Alger et de Bône (Carton 72/1, dossier 10). 

 

 

Prisons civiles d’Algérie. Note confidentielle (milieu XIXème) [11]

Un service d’inspection annuel des prisons civiles de l’Algérie fut créé par décision de Monsieur le Ministre de la guerre en date du 7 mars 1853.

Au moment où cette mesure fut prise ces établissements étaient de véritables cloaques d’insalubrité et d’infection, des écoles de corruption et d’immoralité ; leur histoire est peut-être la partie la plus dégoûtante et la plus scandaleuse de l’administration en Algérie, il serait impossible de trouver, même dans les pays les moins avancés en civilisation des prisons plus malpropres, plus mal tenues dans leur ensemble ; rien n’avait été prévu pour pourvoir aux besoins physiques et moraux des détenus, on les avait parqués dans des masures, croulant de vétusté dans lesquelles les eaux pluviales s’infiltraient de toute part, imprégnaient les murs de moisissure et d’humidité, et en rendaient le séjour pernicieux à la santé de ces malheureux ; couverts de haillons, rongés par la vermine, ayant à peine un lambeau de couverture pour les garantir contre le froid et souvent n’ayant que le sol nu pour se coucher.

Aucune mesure n’avait été prise pour les besoins matériels des prisonniers, quant à leurs besoins moraux, on n’y avait peut-être jamais pensé ; il n’existait aucun moyen qui put relever leur moral et faire poindre chez eux une lueur d’espérance et de repentir ; la prison n’était pour eux qu’un foyer de corruption et d’immoralité, il semble que tout concourrait à les plonger plus en avant dans le vie et l’infamie et à augmenter, s’il est possible, la dégradation morale ainsi que l’abjection dans lesquelles ils étaient tombés, car dans la plupart des prisons la séparation des sexes n’existait même pas on trouvait pêle-mêle les prévenus et les condamnés, les hommes, les femmes et les enfants, sans distinction des crimes ni des peines, de sexe, ni d’âge ; tout cela vivait ensemble dans une infâme promiscuité qui achevait de ruiner chez ces malheureux les instincts de bien qu’ils auraient pu conserver au fond de l’âme.

Les prisons préventives en Afrique ont été dans certaines localités des écoles de vices, de prostitution et de débauche ; quelques faits suffisent pour faire apprécier la gravité du mal et des désordres de tout genre qui existaient dans ces établissements.

C’est ainsi qu’à Bône, le gardien-chef avait retranché à la détention habituelle, cinq pièces, qui y étaient affectées, et qu’il louait à prix d’or à des détenus privilégiés condamnés à long terme, tandis qu’il reléguait sur le point le plus éloigné de la prison les femmes détenues, qu’il confondait avec les hommes, transformant ainsi ce quartier en véritable lupanar en laissant toute liberté à la prostitution de de se produire dans la prison, au point que des maladies vénériennes sont contractées par cinq individus appartenant à l’un et l’autre sexe.

Dans un autre établissement situé au chef-lieu d’un département, le gardien-chef facilitait à prise d’argent les sorties au dehors de quelques prisonniers, il introduisait des femmes la nuit dans l’intérieur même de la prison, tenait débit de vin, de viande, de fruits, de liqueurs spiritueuses et cætera, au point qu’il avait transformé la prison en véritable cabaret, et comme il était chargé de la fourniture des vivres aux détenus, il retranchait la moitié environ sur chaque ration, afin de les pousser à la consommation  de comestibles et de boissons, qu’il leur vendait à des prix fabuleux ; le prix d’une bouteille d’absynthe, par exemple, variait entre 15 et 20 francs ; des rixes, des scènes de désordre horrible avaient lieu fréquemment entre ces malheureux, ivres de boissons frelatées, sophistiquées ; on en était quitte pour faire entrer la garde, quelques coups de bayonnette étaient donnés aux plus récalcitrants et tout était dit.

Cet honnête agent qui possédait environ 200 francs à l’époque de son entrée en fonction, avait gagné trente mille francs après 18 mois de services au moment où il fut renvoyé.

La prison de Constantine avait été transformée en lupanar par les premiers fonctionnaires de la localité, c’est ainsi que le préfet, non pas certes le dernier en fonctions, dont le caractère digne et honorable est trop connu pour qu’un soupçon aussi injurieux puisse jamais l’atteindre, le président du Tribunal, et autres hauts employés ont successivement passé la nuit dans cet établissement avec des jeunes filles ou femmes mariées, en état de prévention ou condamnées. L’inspecteur des prisons, informé que le président du tribunal avait passé la nuit dans la prison avec une jeune femme prévenue d’adultère, demanda au préfet la révocation immédiate du gardien-chef ; cette révocation ne fut prononcée que par le successeur de ce haut fonctionnaire, qui n’osait et ne pouvait sévir contre cet agent, qui avait eu également pour lui des complaisances coupables.

Dans une autre prison, le gardien-chef livrait à prix d’or de jeunes détenus à des adultes condamnés pour attentats à la pudeur sur de jeunes garçons, et les réunissait dans le même local afin de rendre plus facile l’accomplissement de ces actes monstrueux de lubricité.

Il n’existait aucun espèce d’uniformité dans le régime alimentaire des différentes prisons civiles de l’Algérie ; dans l’une les détenus recevaient chaque jour 350 grammes de viande, une soupe avec 120 grammes de pain blanc, et 750 grammes de pain de ration ; dans l’autre les prisonniers avaient environ 6 décilitres de soupe chaque matin et 750 grammes de pain de ration ; enfin dans une troisième une quantité de pain qui peut être évaluée à 500 grammes était distribuée chaque jour aux prisonniers pour toute nourriture.

Toutes les prisons préventives, sans exception, étaient de véritables cabarets, avec de l’argent, les prisonniers pouvaient se procurer tout ce qui pouvait leur convenir, il n’y avait aucun frein dans ces orgies de cantine, qui souvent avaient des durées de 2, 3 et 4 jours ; cette exploitation de la cantine au profit des concierges a procuré à plusieurs de ces agents des fortunes indécentes et scandaleuses, leur cupidité spéculait sur tout ce qui environne le prisonnier, ils lui vendaient l’air, le repos, la faveur d’occuper une pièce particulière, ils lui faisaient payer les soins qu’ils lui donnaient, et les facilités qu’ils lui procuraient en dehors de toute espèce de droits ; combien de mines morales la cantine n’a-t-elle pas occasionné dans les prisons ?

Enfin, dans aucune des maisons d’arrêt d’Algérie, il n’existait de règlement sur le régime intérieur de ces établissements, les commissions de surveillance n’existaient pas non plus, tout était à faire pour la salubrité, l’ordre, les mœurs et la réforme morale des détenus.

Les lois veulent que les prisons soient sûres et saines, que les prisonniers soient séparés par classes, par sexes et par âges, que la nourriture soit suffisante et que les détenus n’y soient pas abandonnées à une oisiveté qui les énerve et les tue moralement ; ces conditions n’existaient dans aucune des maisons d’arrêt en Algérie antérieurement à la création du service d’une inspection annuelle de ces établissements. Cette mesure a fait surgir l’ordre, la discipline et une administration plus régulière et plus morale au sein de cette anarchie ; sans doute tout n’est pas pour le mieux dans les prisons civiles en Algérie, mais il faut dire aussi que d’importantes améliorations y ont été introduites, et que les faits scandaleux sus énoncés ne pourraient s’y reproduire.

Les commissions de surveillance fonctionnement aujourd’hui, à peu d’exceptions près, dans toutes les prisons, qui ont été pourvues d’un matériel en linge, vêtements et objets de literie à l’usage des prisonniers ; les distributions locales ont été agrandies, restaurées et assainies de manière à établir à peu près les classifications prescrites par la loi.

Le régime alimentaire a été rendu uniforme pour toutes les prisons de manière à mettre un terme à cette scandaleuse différence, qui faisait que dans certaines prisons les détenus recevaient une nourriture copieuse égale à celle d’un soldat en campagne ; tandis que dans d’autre elle était insuffisante, et les exposait à souffrir la faim.

Ces différentes améliorations ont été à peu près réalisées dans les prisons des départements de Constantine et d’Oran, mais il n’en est pas tout à fait le cas dans celles du département d’Alger, mais notamment dans la prison de Blidah  [Blida]; cet établissement, placé aux portes d’Alger, au chef-lieu d’un arrondissement où siège la division militaire, se trouve installé  dans un bâtiment vermoulu, qui tombe en ruine et dans lequel sont entassés pêle-mêle dans des pièces étroites, malsaines, les femmes, hommes et enfants, prévenus et condamnés, sans qu’il soit possible d’établir aucune séparation entre eux ; il est à déplorer qu’on n’ait rien fait jusqu’à ce jour pour arrêter les funestes conséquences qui en résultent de cet état des choses pour les détenus, qui ne peuvent que se perdre et dépraver mutuellement ; comment au milieu de cette confusion pourrait-il poindre une lueur de repentir ou d’amélioration morale dans le cœur de ces malheureux, qui auraient conservé quelques sentiments généreux ? Leur réunion forcée avec des individus flétris par les vices et la débauche devient pour eux d’autant plus pernicieuse, qu’ils reçoivent un enseignement funeste qui étouffe chez eux toute pensée honnête.

Cette note est déjà bien longue, mais il faut dire bien haut, jusqu’à ce jour l’administration en Algérie n’a pas donné à la captivité pénale le caractère moral et répressif qu’elle doit avoir pour rendre la peine plus efficace qu’elle ne l’a été jusqu’à présent, car il ne faut pas se le dissimuler, les chiffres des récidives parmi les Européens, mais surtout parmi les indigènes, va chaque jour en augmentant, et les tribunaux de l’Algérie voient, à peu d’exceptions près, passer devant eux les mêmes individus ; c’est un indice certain que les condamnations n’ont pas eu jusqu’à ce jour un véritable caractère d’intimidation sur les individus qui en ont été l’objet, ceci tient à la licence qui règne presque dans toutes les maisons d’arrêt ; à la faculté surtout, laissée aux détenus, malgré la suppression de la cantine, de se procurer dans le prison même tout ce qui peut constituer le bien-être de la vie.

Dans l’état actuel, avec le personnel généralement si mauvais, si cupide, si inintelligent, attaché aux prisons, la captivité n’est qu’une dérision, il y a mieux, elle est funeste, pernicieuse en ce sens qu’elle est devenue dans beaucoup de prisons une école d’immoralité, de vices et de débauche ; il est temps de porter remède à ce mal et d’en finir avec cette scandaleuse licence qui règne dans les maisons d’arrêt en Algérie ; malheureusement le plus grand obstacle aux réformes qui pourraient être introduites dans le régime intérieur de ces établissements se trouve dans la mauvaise composition du personnel, car à peu d’exceptions près il n’y a rien à espérer des concierges actuels en fait de zèle et de dévouement ; leur concours se mesure à prix d’argent ; s’ils peuvent espérer des bénéfices par des trafics ou ventes clandestins d’objets prohibés, ils seront actifs et dévoués, mais si au contraire des réformes sont introduites dans les prisons dans le but d’amender, de corriger les détenus, ils chercheront à force d’indolence et d’inertie à les paralyser. L’amendement des détenus, ou tout au moins les mesures qui peuvent y conduire, ne sont pour eux que des rêveries indignes d’attention, qui ne sauraient jamais compenser les profits que leur procure la vente d’une bouteille d’absinthe ou d’eau de vie.

Les choix des gardiens-chefs, que les administrations locales placent à la tête des maisons d’arrêt en Algérie, sont ordinairement faits sans discernement, ils portent sur des hommes vicieux, qui ont successivement occupé plusieurs emplois sans avoir jamais pu se maintenir dans aucun. Il y a de quoi rougir de honte quand on examine de près les titres qui ont valu à ces individus les fonctions qu’ils occupent.

Voilà en réalité l’obstacle le plus grave, le plus sérieux, qui s’oppose à toute amélioration dans le régime intérieur de ces établissements, cet état de choses si fâcheuses ne cessera qu’alors, que l’inspection des prisons aura reçu des attributions assez étendues, qu’il aura été investi d’un pouvoir assez large, d’une action assez forte, assez indépendante des autorités locales pour réprimer les abus de quelque part qu’ils viennent ; et donner enfin aux prisons civiles une impulsion d’ordre, de discipline et de moralité, qui leur a manqué jusqu’à ce jour. 

 

 

 

 

 

 

Corinne Gomez, Ingénieure d’études CNRS

 


[1] Dominique Kalifa, Biribi : les bagnes coloniaux de l’armée française, Paris, Perrin, 2009 ; Alain Ruscio, « Partir, souffrir et mourir à Biribi. Les bagnes africains de l’armée française » dans Hubert Bonin (ed.), Partir dans les outre-mers. De l’empire colonial à nos jours (XIXe-XXIe siècle), Paris, Les Indes savantes, 2020.

[3] Marc André et Susan Slyomovics, « L’inévitable prison. Éléments introductifs à une étude du système carcéral en Algérie de la conquête coloniale à la gestion de son héritage aujourd’hui », L’Année du Maghreb, 15 juin 2019, no 20, p. 9‑31.

[4] D. Kalifa, Biribi, op. cit. ; voir aussi le témoignage d'Albert Londres, Dante n’avait rien vu : Biribi, Paris, Babelio, 2010 ; Nadia Biskri, « Un établissement pénitentiaire singulier dans «l’archipel punitif» de l’armée française en Algérie : L’établissement des fers de Douera puis de Bône (1855-1858) », L’Année du Maghreb, 15 juin 2019, no 20, p. 35‑57.

[5] Xavier Yacono, « Les prisonniers de la smala d’Abd el-Kader », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, 1973, vol. 15, no 1, p. 415‑434. Sylvie Thénault, Violence ordinaire dans l’Algérie coloniale, Paris, Odile Jacob, 2012.

[6] Jennifer Sessions, « Le paradoxe des émigrants indésirables pendant la monarchie de Juillet, ou les origines de l´émigration assistée vers l´Algérie », Revue d’histoire du XIXe siècle. Société d’histoire de la révolution de 1848 et des révolutions du XIXe siècle, 2010, no 41, p. 63‑80 ; Yvette Katan, « Le voyage “organisé” d’émigrants parisiens vers l’Algérie 1848 – 1849 » dans Nicole Fouché (ed.), L’émigration française : Études de cas : Algérie, Canada, Etats-Unis, Paris, Éditions de la Sorbonne, 2020, p. 17‑47.

[7] M. André et S. Slyomovics, « L’inévitable prison. Éléments introductifs à une étude du système carcéral en Algérie de la conquête coloniale à la gestion de son héritage aujourd’hui », art cit.

[8] Christian Carlier, Histoire de Fresnes, prison « moderne », Paris, Syros, 1998 ; Catherine Duprat, « Punir et guérir. En 1819, la prison des philanthropes », Annales historiques de la Révolution française, 1977, vol. 228, no 1, p. 204‑246.

[9] Léon Collin, Des hommes et des bagnes. Guyane et Nouvelle-Calédonie : un médecin au bagne 1906-1913, Paris, Libertalia, 2015 ; Marine Coquet, « Bagnards, « arabes » et porte-clefs en Guyane : Naissance et usages d’un rôle pénal et colonial (1869-1938) », L’Année du Maghreb, 15 juin 2019, no 20, p. 77‑92 ; Michel Pierre, « Le siècle des bagnes coloniaux (1852 - 1953) », Criminocorpus. Revue d’Histoire de la justice, des crimes et des peines, 2006 ; Jean-Lucien Sanchez, « Bagnes coloniaux de Guyane et de Nouvelle-Calédonie (XIXe-XXe siècles) » dans Isabelle Poutrin et Elisabeth Lusset (eds.), Dictionnaire du fouet et de la fessée. Corriger et punir, Paris, Presses universitaires de France, 2022, p. 83‑86.

[10] Vraisemblablement 1857, si on se réfère au classement du dossier.

[11] La signature du document est difficile à lire. Il pourrait s’agir d’un dénommé Chaumette ou Cheminade. Il précise toutefois ses fonctions à la fin du texte : Inspecteur des prisons civiles de l’Algérie. Ancien directeur de la prison civile d’Alger.

Préc.